Le mythe du sexisme anti-hommes

Aujourd’hui, retour sur un sujet qui m’énerve tout particulièrement (et je sais que c’est le cas d’un bon nombre de mes acolytes féministes) : le soit-disant « sexisme anti-hommes ».

Alors je sais, quand on regarde dans le dictionnaire, on tombe sur une définition assez simpliste présentant cela comme toute discrimination en raison du sexe. Forcément quand on lit ça et qu’on n’est pas renseigné-e sur la question, on se dit que les femmes comme les hommes peuvent être victimes du sexisme.

FAUX.

Déjà, resituons le dictionnaire : ce merveilleux outil n’en est pas moins la création de personnes privilégiées.
Il est évident que des dominants, consciemment ou non, ne vont pas défendre une définition du sexisme qui ne les inclurait pas dedans en tant que victimes. Pour tout homme cisgenre non renseigné (et même pour les autres personnes), le sexisme peut toucher tout le monde.

De plus, si on part du principe que c’est fait consciemment (ce qui est tout à fait probable, coucou l’Académie Française !), il est tout aussi évident que des dominants ne vont pas donner les outils nécessaires aux dominé-e-s en ce qui concerne l’oppression qu’ielles subissent. Laissons-les galérer un peu et se tirer dans les pattes pardi !

Mais alors le sexisme c’est quoi ?

Le sexisme, c’est l’oppression systémique que subissent les femmes et les personnes qu’on identifie comme femmes.

Bon, ça ne nous avance pas beaucoup, c’est du jargon militant tout ça. Je vais essayer d’être plus claire.

Le sexisme n’est pas seulement composé d’insultes, de gestes déplacés, de remarques ou de stéréotypes qu’on aimerait d’un autre âge.

Ce que je viens d’énoncer, ce sont des expressions du sexisme mais ça ne représente en aucun cas le concept entier.

Le sexisme est un mécanisme de pensée qui permet de maintenir le système oppressif : le patriarcat. Celui-ci valorise les hommes, et tout ce qui est associé au masculin, et infériorise les femmes, ainsi que les caractéristiques dites féminines. Et ce phénomène a lieu partout, tout le temps, pour tout.
Regardez cette très bonne vidéo de Marine Spaak sur la mécanique sexiste et comment on en est arrivé là !

Dans le sexisme nous retrouvons :

les féminicides (meurtres des femmes en raison de leur genre)

la culture du viol (victim-blaming, slutshaming, plaintes non prises par la police, justice complice, impunité des violeurs, non considération d’un refus de la part des femmes, etc)

les inégalités salariales (écarts de salaires, temps partiels majoritairement pris par des femmes, retraites inférieures, précarité)

les viols

les violences conjugales

le harcèlement de rue

le harcèlement sexuel

le cyberharcèlement

les agressions sexuelles

le travail domestique effectué encore principalement par les femmes (tâches ménagères, s’occuper des enfants mais aussi le travail émotionnel et la charge mentale)

le contrôle du corps des femmes (IVG menacée, les lois putophobes, les lois et comportements anti-voile, parcours du combattant pour être stérilisée quand on est nullipare (personne qui n’a jamais accouché) et jeune, les obstacles à l’accès à la contraception, l’infantilisation permanente, l’injonction à la minceur, la norme du glabre, l’injonction à la maternité, etc)

le mépris du personnel médical pour les problématiques concernant les femmes et personnes dotées d’une vulve (règles douloureuses qui ne sont pas prises au sérieux, ainsi que les syndromes pré-menstruelles, l’endométriose, les violences médicales, obstétricales et gynécologiques, les excisions, les viols [touchers vaginaux sans consentement], la condescendance, la silenciation et la non considération durant la grossesse,..)

les mariages forcés

l’objectification (réduire une personne au statut d’objet) et l’hypersexualisation des femmes dès leur plus jeune âge (publicités, films, magazines, porno mainstream, jouets, dessins animés, etc)

la langue sexiste (masculin qui l’emporte sur le féminin, métiers non féminisés, « droits de l’homme », termes dévalorisants qui n’ont pas d’équivalents masculins : femmelette, mégère, garce, salope, etc)

la contraception réservée aux femmes peu importe si ça met leur santé en jeu ou non, à cela on rajoute la culpabilisation des femmes quand elles tombent enceintes malgré tout, puisqu’elles sont les seules responsables

la présence et droit de parole à outrance des hommes (dans la grande majorité des cas, blancs hétéros et cisgenres) dans l’espace public et donc la non représentation des femmes

– tout ce qui rentre dans le sexisme ordinaire : remarques et insultes misogynes, blagues oppressives, manspreading (hommes cis qui prennent tout la place), mansplaining (hommes cis qui expliquent aux femmes la vie qu’elles vivent, le métier qu’elles font, les hobbies qu’elles ont), manterrupting (hommes cis qui coupent systématiquement la parole aux femmes et détournent le sujet de conversation), la confiscation de la parole tout en nous faisant passer pour des « pipelettes », le « sexisme administratif » (‘mademoiselle’ sur les documents, ‘madame *nom du mari*’ sur les papiers, norme de laisser son « nom de jeune fille » quand on se marie), la galanterie (hétéronormativité, idée que les femmes sont plus faibles que les hommes et donc qu’il faut que les hommes forts les aident, attente d’une contrepartie), l’éducation genrée qui handicape les femmes dès leur plus jeune âge, etc

A présent vous pouvez déjà vous apercevoir que les hommes cisgenres ne se trouvent pas du tout dans une situation de symétrie par rapport aux victimes de sexisme. Il est donc inutile et non pertinent de comparer la situation des un-e-s avec celle des autres. Cela ne veut pas dire que les hommes cisgenres ne souffrent pas d’un point de vue individuel, seulement quand on regarde leur groupe social, on réalise vite que celui-ci est privilégié par rapport aux autres (encore plus si ces hommes sont blancs et hétéros, riches, valides, dans les standards de beauté, etc).

Il me semble l’avoir déjà dit mais je vais le répéter parce que ça ne rentre pas apparemment : quand on dit que les hommes blancs cisgenres et hétéros sont des dominants, des privilégiés, ça ne veut en aucun cas dire que tous ces hommes sont des mauvaises personnes, qu’ils sont tous heureux, que c’est la fiesta tous les jours et que les femmes sont de misérables parias sans aucun bonheur dans leur vie ni aucune méchanceté en elles. L’idée n’est pas de dire : « Les mecs, vous êtes des monstres. Les femmes sont de petits anges tout mignons. ». Bien sûr que non, ça n’a juste aucun intérêt et ça n’est pas la réalité.

Maintenant est-ce qu’on peut sortir de sa petite vie perso et regarder ce qu’il se passe autour de nous ?

Par exemple que 96% des violeurs sont des hommes ?

Que 91% des victimes de viol sont des femmes ?

Source : http://www.planetoscope.com/Criminalite/1497-viols-en-france.html

C’est de ça dont on parle. On ne parle pas du fait, qu’une fois, Lisa a dit à Germain qu’il ne savait pas cuisiner parce qu’il est un mec. Oui ça fait chier, oui c’est un stéréotype qu’il faut aussi déconstruire MAIS il n’y a rien derrière. Aucune conséquence. Rien d’institutionnel. (Rappelons en passant que la grande majorité des chefs cuisiniers sont des hommes.)

Alors que les stéréotypes envers les femmes pèsent beaucoup plus lourd. Puisque la société rajoute tout son poids à ces phrases qui peuvent paraître anodines. On en revient à notre iceberg du sexisme. Une remarque n’est pas qu’une remarque quand elle sous-tend des violences systémiques et des inégalités gigantesques.

Iceberg sexisme

Bon maintenant venons-en à ce dont les hommes peuvent souffrir (c’est un article sur eux normalement, si on en parle pas, ça va chier).

Je vous renvoie déjà à ce très bon article sur le site Une Heure de Peine (écrit par un homme cisgenre, on sait que ça pèse plus dans la balance hein) : Moi ça va

Extraits :

Oui, j’ai souffert, et j’ai parfois souffert à cause des normes de genre. Mais ça ne change rien au problème : personne ne m’oppresse. Lorsque je souffre de tout cela, personne n’en tire partie. En quoi les moqueries que j’ai subies au collège et au lycée de la part de filles ont-elles amélioré la condition féminine ? En rien. En quoi l’obligation pour les hommes d’enchaîner les conquêtes sexuelles profite-t-elle aux femmes ? En rien.

[…]

Oui, parce que non seulement personne ne m’oppresse, mais en plus je profite de l’oppression des autres. Je ne suis pas d’accord, je trouve ça honteux, je suis politiquement contre, mais je profite quand même d’un avantage objectif sur mes concurrentes féminines lorsqu’il s’agit d’obtenir un emploi… Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Je ne suis pas oppressé, mais en plus je suis l’oppresseur.

Premier point important ici : les femmes quoi qu’elles fassent sont toujours perdantes, peu importe le comportement qu’elles décident d’adopter, elles seront toujours trop et/ou pas assez. Même les femmes qui perpétuent le sexisme (misogynie intériorisée) subissent les attaques du patriarcat. Nous ne sommes jamais épargnées.
Alors que les hommes, s’ils se conforment à ce qu’on attend d’eux, sont gagnants, et pas qu’un peu : privilèges et avantages en masse. Quand ils ne s’y conforment pas, ils gagnent moins mais ont toujours une situation plus avantageuse que celle des femmes.

Petite liste de ce qu’on peut voir comme du sexisme anti-hommes :

« Les pères n’obtiennent jamais la garde de leurs enfants au cours d’un divorce »

Seuls 18,8% des pères demandent la garde alternée, et 17,3% l’obtiennent. 15,3% demandent la résidence exclusive chez eux et 12,4% l’obtiennent. Mais ils sont encore une majorité (58%) à demander une résidence chez la mère. Ils sont également autour de 8% à ne pas se présenter à l’audience.

Source : rapport du ministère de la Justice, page 40.

Voilà donc pour avoir la garde, il faudrait déjà la demander. Je dis ça, je dis rien.

« Les hommes aussi sont battus et violés » > C’est vrai. Personne ne nie ça (aucune personne de bonne foi en tout cas) mais dans la majorité des cas il s’agit d’hommes qui violent d’autres hommes et encore une fois, quand des femmes violent des hommes, ce n’est pas systémique. Ça ne veut pas dire que ça n’existe pas, juste que ce n’est pas comparable ni même le sujet du débat.

Cependant il faut quand même reconnaître qu’il y a un très gros problème lié aux violences faites aux hommes et aux viols d’hommes : la plupart du temps ils ne sont pas pris au sérieux. Pourquoi ? Parce qu’un homme c’est fort et un homme ça ne doit pas être pénétré. Un homme agit, il n’est pas passif, il n’est pas soumis. Et puis de toute façon un mec ça a toujours envie de baiser non ? Alors comment aurait-il pu être violé ? Très souvent quand on parle d’hommes agressés sexuellement ou violés par des femmes, derrière on trouve d’autres hommes qui vont sortir des phrases comme « Olala, moi j’aurais bien aimé qu’elle me viole ! ». Voilà, bravo les mecs ! Un viol n’a rien de drôle, un viol n’est pas enviable.

Autre chose qui doit changer : pénalement, une femme ne peut pas être coupable d’un viol, l’affaire sera requalifiée en agression sexuelle. Pourquoi ? Parce que la loi considère que pour violer, il faut pénétrer. Hors les femmes (cissexisme here) ne peuvent pas pénétrer (excepté avec des objets) donc des cas de viols ne sont pas pris en compte comme tels et ça n’est pas normal.

(Petite parenthèse pour rappeler que les féministes se battent aussi contre ça, flash info.)

« C’est pas juste, les métiers de l’enfance sont réservés aux femmes ! » > C’est vrai aussi. Maintenant demandons-nous pourquoi ?

C’est simple, les femmes sont considérées comme des mères naturelles, après tout c’est leur raison d’être, instinct maternel (NON), tout ça donc elles seront forcément meilleures pour s’occuper des enfants, c’est dans leurs gènes. Et puis elles sont plus douces, calmes, elles communiquent plus. Alors que les hommes ont bien mieux faire que de changer des couches et chanter « Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille ! »

On avait pourtant délimité ça clairement les geufs ! Tout est ce qui domestique/privé > les femmes ; pour ce qui est public, visible et important > les hommes, suivez un peu !

De plus, lorsque les hommes travaillent dans ce milieu, ils évoluent beaucoup plus rapidement que les femmes et accèdent plus vite à des postes importants.

Ben ouais, les mecs c’est fait pour décider et diriger on a dit.

Donc si injustice il y a, elle est largement partagée.
(Ça marche de la même façon pour le manque de crédibilité dans le rôle de père, les mères payent ça lourdement puisque ce sont elles qui se retrouvent à TOUT devoir gérer).

Je vous renvoie à cette vidéo de Ginger Force sur le sujet : les métiers de l’enfance réservés aux femmes.

« Les hommes aussi sont confrontés à des idéaux inatteignables et sont objectifiés ! » :

Certes, les hommes sont eux aussi exposés à des modèles physiques irréalistes. Mais comme l’expliquent très bien Mar_Lard et Denis Colombi (Une heure de peine) avec le cas du jeu vidéo, ces corps exagérés ne sont généralement pas destinés à plaire à la gent féminine. Ils correspondent plutôt à des modèles de puissance virile… qui visent les hommes. Peut-on vraiment parler d’une objectification sexiste ?

Source : http://www.madmoizelle.com/sexisme-anti-hommes-242205

Cette fois, complément avec Mirion Malle : Barbie VS Musclor ou l’allégorie de la mauvaise foi

« Injustice ! Les femmes ont des entrées gratuites en boite de nuit et n’ont pas à payer sur les sites de rencontre ! » > Alors déjà parlons sérieusement deux minutes, si votre seul problème dans ce bas monde c’est que vous devez payer pour aller danser, indécence mon amour, fermez-la et relisez la liste des choses que les vraies victimes du sexisme subissent, merci !

Ensuite il y a un petit slogan qui dit : « Si c’est gratuit, c’est toi le produit !». Et c’est tout à fait ça ici.

Je m’explique.

Pourquoi la gratuité ? Pour attirer les femmes qui seront alors des proies et des récompenses pour ces hommes qui ont dû payer, eux. On considère que les hommes sont des chiens en rut, des bites sur pattes et donc pour les faire consommer, il faut un appât : les femmes. Mais comme ces messieurs ont payé, ils attendent quelque chose en retour. Je ne vais pas vous faire un dessin.

Donc ce que vous appelez un privilège féminin est en fait le postulat que nous ne sommes là que pour attirer et satisfaire les hommes, génial hein ? On adore être des objets ou des bouts de viande ❤

Capitalisme et sexisme font toujours si bon ménage !

Vidéo de Ginger Force là-dessus !

« Non mais regardez les garçons réussissent moins bien à l’école, complot ! » Encore une fois c’est vrai (pas la théorie du complot hein). Mais vous ne vous concentrez pas sur la cause de cela et sur les (non) conséquences que cela a.

Oui les filles réussissent mieux à l’école. La raison est simple, l’éducation genrée qu’on leur donne les prépare à cela. On communique plus avec les petites filles, on les fait baigner dans le langage, les lectures, les chansons, les histoires dès toutes petites. De plus on les conditionne très tôt à adopter le comportement que les élèves ont : silencieuses, calmes, tenir en place, obéir. Il est donc tout à fait normal qu’elles aient une meilleure réussite dans cette environnement que les garçons, qui eux, sont élevés à l’extrême opposé (bouger beaucoup, on laisse plus passer les comportements turbulents des garçons parce que soit-disant c’est ce que font les garçons, moins d’habitude au langage, prennent toute la place, expression physique favorisée, etc).

Mais, comme c’est expliqué dans cette vidéo de Data Gueule, malgré cette réussite moindre, les garçons se sentent plus brillants que les filles et dans leur orientation future mais aussi dans le travail, ils suivront de bien meilleures voies que les filles. Donc finalement les filles sont meilleures à l’école oui mais bénéficient d’un moins bon avenir étudiant et professionnel.

« Sois un homme » / « Les garçons ça ne pleure pas !» / « Arrête de te comporter comme une fille ! »

Encore une fois, ceci est vrai. Le garçons et les hommes subissent des injonctions à la virilité, on appelle ça le virilisme. Les garçons et les hommes n’ont pas le droit de montrer leurs émotions, de pleurer, de dire qu’ils ont peur, de montrer leurs faiblesses. Ce genre de choses sous-entend que les hommes sont naturellement forts, tout le temps, et que les filles sont faibles et émotives, puisque ces comportements sont acceptables et encouragés pour elles.

Quand un petit garçon entend : « Ne pleure pas, c’est pour les filles », ce qu’il entend c’est que c’est dévalorisant pour lui d’agir ainsi mais il intégrera aussi que ce comportement dévalorisant est réservé aux filles, qui, elles, sont inférieures. Donc avec une seule remarque on culpabilise une personne alors qu’elle exprime un besoin, on lui fait intégrer que les filles/femmes sont des êtres faibles et on l’empêche d’exprimer ses émotions par la suite, ce qui créera de nombreux problèmes dans sa vie.

Là encore dans les reproches qu’on fait aux hommes et dans ce qu’ils subissent, on retrouve bien le sexisme (donc envers les femmes) puisqu’en réalité on leur reproche de ne pas adopter les attitudes dites masculines. Mais lorsqu’on est un homme, pourquoi voudrait-on ressembler à une femme, être inférieur et superficiel ?

Ça n’a aucun sens, donc on les punit de ne pas vouloir profiter de ce merveilleux cadeau qu’on leur a donné, à savoir, être un homme. A travers les discriminations que subissent les hommes, ce qui est déprécié encore une fois, ce qui est montré du doigt, ce sont les femmes.

– L’argument de la misandrie > Il s’agit d’un outil féministe, d’un humour anti-dominants qui permet de contrebalancer les rapports de force que l’on connait habituellement. Elle n’est en aucun cas comparable avec la misogynie (oppression systémique). La misogynie tue. La misandrie non.

Plus d’infos ici : L’essor de la misandrie ironique

Maintenant, puisque que le virilisme et ce que subissent les hommes ponctuellement, dans certains domaines, trouvent leur source dans le sexisme (haine des femmes, dévalorisation, infériorisation, stéréotypes de genre), si celui-ci disparaît, le reste suivra. Il serait donc temps que les hommes cis s’en rendent compte, réalisent aussi que les féministes se battent à long terme pour une libération de tou-te-s, une disparition de tous les préjugés et de toutes les discriminations.

Cessez de tout ramener à votre petite personne quand vous êtes en situation de domination, parce que là on aura moyen envie de combattre avec vous à nos côtés mais plus envie de vous jeter des chaises à la tronche.

Pourquoi ne pas vous regrouper entre hommes pour parler de ces problématiques particulières ? Il y a des tas de choses à faire encore, comme questionner la masculinité et la virilité, et dont les féministes ne se saisissent pas parce que pour le moment elles ont d’autres problèmes à régler mais aussi parce que ce sont des sujets qui concernent plus spécifiquement les hommes.

Malheureusement à chaque fois que j’ai vu des hommes se regrouper, il s’agissait de masculinistes (Un pavé dans la mare – Le masculinisme) ou au mieux de mettre des bâtons dans les roues des méchantes féministes. On a vu plus productif.

Pourquoi toujours se positionner contre les féministes ? Posez-vous cette question.

De plus, bizarrement (non), le sexisme anti-hommes est mentionné UNIQUEMENT dans le but de détourner le sujet lors de débats féministes ou pour nier l’existence même de l’oppression subie par les femmes. Mais les hommes cis ne s’en occupent jamais autrement, ils ne s’allient pas pour se battre contre ces choses qu’ils subissent, why ?

Pour moi cet argument est seulement là pour ne pas regarder la réalité en face et venir faire chier les féministes. Voilà pourquoi il ne ressort qu’à ces moments-là. Parce que si c’était aussi répandu et aussi douloureux pour vous, vous vous seriez déjà saisis de ces problématiques et on aurait peut-être pu voir quelque chose de constructif en ressortir. Mais bon, là, la majorité des mecs cis est plus occupée à emmerder les féministes qui essayent vraiment de changer les choses, je comprends, y a des priorités dans la vie !

Pour conclure, à travers ce que certain-e-s appellent « sexisme anti-hommes » il s’agit bien du même sexisme que les femmes et personnes identifiées comme telles subissent, ainsi que de stéréotypes de genre. Ce que vous subissez, ce sont des ricochets du patriarcat, apparemment on ne peut pas opprimer et profiter de privilèges sur les autres sans se prendre un retour de bâton dans la tronche.

Dites-vous bien que ce que vous percevez comme des discriminations ne représentent pas un dixième de ce que les victimes de sexisme subissent au quotidien. Alors oui quand vous venez nous dire que nos situations sont similaires ça peut rapidement monter et c’est juste normal. Ne venez pas comparer l’incomparable, ça serait déjà pas mal.

Et puis quand vous aurez compris qu’on combat les mêmes choses, que vous aurez travaillé sur vos privilèges, votre tone policing et la place incommensurable que vous prenez quand vous vous intégrez à nos combats, peut-être que vous pourrez prétendre à être appelés « alliés », qui sait.

Vidéo de Ginger Force sur le sexisme anti-hommes.

Autre article à ce sujet > http://www.fichier-pdf.fr/2016/03/18/le-sexisme-anti-hommes/

22 réflexions sur “Le mythe du sexisme anti-hommes

  1. Très très bon article que je vais m’empresser de partager , seul bémol sur la définition du mansplaining qui je pense n’est pas très bien formulée et peu prêter à confusion.
    En la lisant je la comprend ainsi:
    « hommes cis qui expliquent la vie (ça c’est ok), leur métier (à eux), leurs hobbies (à eux) aux femmes »
    alors que je pense que vous avez voulu exprimer :
    « leur métier => ceux des femmes , leurs hobbies=> ceux des femmes.
    Ou alors je me gourre totalement sur la définition du terme qui pour moi est « reformulation du discours/propos d’une femme par un homme, explication par un homme à une femme de ce qu’elle vie au quotidien »

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      1. Pareil que Hélène D, j’ai bien saisi ce que tu voulais exprimer, mais je n’ai pas trouvé ça clair. Quelqu’un ne connaissant pas la définition (ou arrivant « braqué.e » dessus) le comprendra probablement comme « apprendre leur métier à eux ».
        Je propose une reformulation dans ce genre : hommes cis qui expliquent aux femmes la vie qu’elles vivent, le métier qu’elles font, les hobbies qu’elles ont. Si ça convient, à re-reformuler au besoin, bien sûr.
        En tout cas, merci pour cet excellent article, une belle bouffée d’air pour moi.

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    1. Et surtout il manque le plus important de la définition : « , parce que ce sont des femmes »

      Ce qui fait le mansplaining n’est pas le fait qu’un mec explique un truc à une femme, mais qu’il a décidé de le faire parce qu’il parle à une femme.
      C’est un terme péjoratif, sa définition doit donc se rapporter aux situations sexistes ; il y a plein de raisons où un être humain peut expliquer un autre truc à un autre être humain, sans que ce soit motivé par les genres de chacun. 🙂

      C’est triste parce que beaucoup de militant•es, à cause de ce genre de définitions raccourcies, crient au sexisme quand un mec explique un truc qu’il aurait expliqué de la même façon à n’importe qui.
      C’est encore pire quand certaines s’en servent juste parce qu’elles sont contredites dans un débat (qu’elles soient dans l’erreur ou non)

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  2. Avant tout, je vous remercie pour cet article très complet.

    Malgré tout, je ne peux m’empêcher d’être en désaccord total avec le titre, très provocateur.
    Comment expliquez vous à des homosexuels qu’ils ne subissent pas le sexisme de plein fouet et d’une façon extrêmement violente et visible ?

    Ou alors les homosexuels ne sont pas des hommes ?

    Pour le reste, je ne suis pas d’accord pour annuler le sexisme que subissent les hommes non virilistes. Quel est l’intérêt ? Le féminisme se propose de libérer les individus, le combat ne se disperse pas à inclure le sexisme masculin, il se renforce.

    Le fait que l’argument du sexisme masculin soit utilisé par des masculinistes pour décridibiliser le féminisme ne doit pas créer un rejet.

    Le fait qu’il soit utilisé à de mauvaises fins n’en fait pas une contre vérité.

    Combattons ceux qui laissent penser que le sexisme touche équitablement les hommes et les femmes, mais ne rejetons pas la souffrance réelle de certains hommes. Cela ne me semble pas très humaniste.

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    1. Vous n’avez donc pas lu l’article. Je n’ai nulle part nié la souffrance des hommes. Et ensuite les homosexuels souffrent de par l’homophobie et de par le sexisme oui mais celui qui cible les femmes. Je le dis bien dans l’article. Tout homme qui ne suit pas les codes sera puni pour ne pas profiter de ce beau cadeau. Les homosexuels sont en plein là-dedans. Pourquoi on s’attaque plus aux homosexuels « efféminés » ? Parce qu’ils adoptent les caractéristiques dites féminines.

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      1. Le « mythe » du sexisme anti-homme, le « soi disant ».

        Mythe : Récit relatant des faits imaginaires non consignés par l’histoire.

        Les mots ont leur importance, vous ne pouvez pas titrer ainsi puis m’en vouloir de vous lire littéralement.
        Je pense qu’une victime lisant ces lignes sera bien triste de voir une féministe qualifier d’imaginaire le sexisme qu’elle subit.

        En toute amitié, je trouve simplement dommage de nier une cause au profit d’une autre, alors qu’elles sont très complémentaires. Le lutte contre le sexisme « masculin » ne fait aucunement de l’ombre à la lutte contre le sexisme « féminin », elle le complète en apportant toutes les clefs de réfléxion et en prouvant encore une fois que le féminisme est avant tout un humanisme.

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      2. Oui justement les mots ont un sens. C’est tout le propos de cet article. Encore une fois : il n’est écrit nulle part que les hommes ne souffrent pas et ne subissent rien. MAIS ce qu’ils connaissent ne s’appellent pas du sexisme. Et nulle part non plus il n’est écrit qu’on ne doit pas se battre contre ça même si ça n’est pas du sexisme.
        L’idée ici est de recadrer les choses et ne pas comparer ce qui n’est pas comparable.

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  3. Étant un homme hetero mais dit « racisé » selon les terminologies nouvelles je ne peut m’empêcher de faire le liens évident entre ce fameux mythe du sexisme anti-homme et le racisme anti-blanc, deux thèmes chers à Zemmours.

    Autant sur le combat féministe n’étant pas une femme moi même, même si j’essaye de contrevenir au model patriarcaux (ce qui est difficile dans une société machiste), je ne peux donc m’exprimer de façon pleinement légitime, autant sur le racisme systémique je peux parler en pleine connaissance de cause, même si n’ayant subit que peu de fois un racisme crasse frontale dans ma vie.

    Les mêmes mécanismes de défenses de la domination vont se mettre en place, y compris chez des personnes qui sont de véritables progressistes mais qui vont d’un coup être mal à l’aise des que l’on évoquera avec elle l’idée de privilège blanc, comme il est difficile pour une femme de parler de privilège masculin, ont retorquera souvent sur le ton de l’humour, que les blagues racistes ou sexistes ce n’est pas bien méchant ce qui aura pour but de decridibiliser celui qui critique tout cela le(la) faisant passer pour un(e) pisse froid, on va trouver soit disant exemples de la méchanceté noire comme les expropriation au Lesotho ou en Afrique du Sud, en oubliant le contexte de ses actes, tout comme les masculinistes vont essayer de retourner des fais soit disant anti homme comme le taux de suicide etc… Afin de décréter que les noir(e)s arabes, etc… Sont aussi des racistes et que les femmes sont aussi des êtres cruelles et donc déminer l’idée d’une domination à sens unique.
    On va nous ressortir les grands idéaux universalistes en nous accusant de faire le jeu d’un communautarisme tueur de lien social etc… (attention cependant cela peut être le cas quand l’on oublie que si le dominant(e) est dominant(e) il/elle n’en est pas forcément pleinement conscient(e) et donc l’accuser de mal vaillance objective est parfois contre productif)

    Mais tous cela, tout ce que j’expose, vous le savez déjà, toute personne luttant pour des idéaux sociaux, sociétaires progressistes le sait que trop bien.

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  4. merci pour ce magnifique post, vous ne pouvez pas savoir à quel point il m’éclaire et m’est utile.

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  5. Très bon article et très bien écrit dans l’ensemble ! Qui fait d’autant plus écho qu’étant franco-afro-japonaise, le sexisme est aussi très présent dans mes deux autres cultures (bien que les hommes en question ne sont pas blancs :’)). Sans parler du racisme ordinaire qui fonctionne par les mêmes mécanismes.

    C’est avec plaisir que je vais partager !

    Étant très pointilleuse par nature, il y a quelques points qui me turlupinent (oui on peut dire turlupine en 2018) :

    « Alors je sais, quand on regarde dans le dictionnaire, on tombe sur une définition assez simpliste présentant cela comme toute discrimination en raison du sexe. Forcément quand on lit ça et qu’on n’est pas renseigné-e sur la question, on se dit que les femmes comme les hommes peuvent être victimes du sexisme. »
    Dans l’absolu c’est bien le cas non ? Selon moi, que dans notre société le sexisme systémique soit bien plus orienté contre nous comme tu l’as parfaitement montré, ne change pas le fait que le mot peut tout aussi bien s’appliquer à une hypothétique société matriarcale qui met la pression aux hommes (ou comme on peut le voir chez différentes espèces animales qui évoluent de la sorte).

    Par exemple dans une œuvre de fiction (je ne suis pas auteure hein !), je pourrais très bien créer une société où ce sont les femmes qui dominent les hommes, consciemment ou inconsciemment, ce serait tout autant du sexisme, systémique lui aussi. C’est le contexte qui est différent, la définition n’a pas à en tenir compte.

    Ainsi tu tentes de justifier que la définition du mot est fausse en accusant les dictionnaires d’être le fruits de privilégiés et d’être faits consciemment par l’académie française. Même si c’est vrai, cela ne peut en aucun cas constituer une preuve que la définition de sexisme est fausse. (Alors que philosophiquement/sémantiquement parlant, la définition du dictionnaire est en réalité juste.)
    Ce qui fait que ton article commence par une argumentation assimilable à ce qu’on trouve sur les sites de réinformation (de théories du complot/complotistes). Je t’avoue que je n’étais pas emballée au départ à cause de ça :’)

    Je vois le but de ton article comme un moyen d’informer ceux qui connaissent mal le sujet, car il est très bien pour ça, mais si l’intro doit braquer des gens, c’est dommage car beaucoup de messieurs vont être sous l’effet de dissonance cognitive en le lisant et vont s’enfermer dans du biais de confirmation.

    Ce que tu définis comme le sexisme au sens large, c’est le sexisme systémique dont nous sommes majoritairement victimes.
    En effet, le sexisme n’est pas forcément systémique, il peut être individuel et/ou local. Le problème de communication avec ceux qui connaissent mal le sujet vient justement de la confusion entre ces différentes formes de sexisme, ce n’est pas un problème de définition. Il aurait été selon moi plus impactant de présenter les différences plutôt que de dire « le sexisme c’est pas ça ». Par exemple faire un paragraphe sur le sexisme au sens large, puis le sexisme systémique en place (comme tu le montres par la suite).
    « Le sexisme, c’est l’oppression systémique » -> « Le sexisme systémique, c’est l’oppression » est ainsi plus cohérent.

    Nous avons un parallèle identique concernant le « racisme anti-blanc ». Nous sommes quelques un•es à ne pas aimer le fait qu’on présente toujours le racisme comme « de la discrimination envers les non-blancs parce qu’ils ne sont pas blancs », car la définition générale du racisme fonctionne de la même manière. Le racisme est parfois très présent entre populations noires ou entre populations asiatiques (et j’en sais quelque chose).
    À l’échelle individuelle on rencontre des « racistes anti-blanc », ce qui est facilement compréhensible car ce racisme est lui-même la conséquence du racisme systémique de l’occident blanc sur le reste du monde (j’y reviens plus tard plus en détail).

    Pour revenir sur le sexisme : Si le sexisme est une mauvaise chose, c’est bien parce qu’il discrimine par des paramètres basés sur des croyances et non des faits, amenant à des injustices. C’est ce qu’on voit assez bien dans les luttes intersectionnelles (sexisme, racisme, homophobie, transphobie, lutte des classes, grossophobie…)

    D’un point de vue zététique : Quelqu’un qui va systématiquement orienter son discours, ses actes et ses pensées de telle façon parce que son interlocuteur est , c’est fallacieux et donc erroné.
    Le sexisme entre bien dans ce cadre, par exemple une femme qui va systématiquement penser que tous les hommes sont et va ainsi baser son comportement, ses actes et pensées de telle façon, C’EST du sexisme, sauf qu’il est à son échelle locale (et je ne parle pas de méfiance/auto-défense dont on fait toutes preuve). Son comportement ne sera pas un problème au niveau sociétal comme l’est le sexisme systémique actuel (ce que nous combattons dans le féminisme), ce sera juste une connasse qui manque d’esprit critique. Comme tu le dis si bien : « La misogynie tue. La misandrie non. » mais son comportement est quand même une réalité.

    En faisant de la négation sur ce phénomène qui malheureusement prend de l’ampleur chez les militant•es, ça renforce un clivage que l’on doit avant tout réduire pour commencer à éduquer efficacement ceux qui en ont le plus besoin.
    Je suppose que comme moi tu as remarqué le nombre grandissant de militant•es qui par exemple utilisent le terme « mansplaining » à tort et à travers, le transformant complètement de sa définition originale (qui dénonce une vraie conséquence du sexisme systémique), en quelque chose de totalement incohérent… en supprimant complètement les raisons mêmes de la définition du mot ! Je crois qu’avec ces personnes là je passe le plus clair de mon temps à faire l’avocat du diable en disant qu’on ne combat pas des amalgames par d’autres amalgames ! Alors que j’aimerais bien utiliser mon énergie à autre chose ^-^

    Le problème bien plus large de la discrimination, c’est que les gens manquent avant tout d’esprit critique. Apprendre par cœur des chiffres et des idées reste dogmatique si on n’en comprend pas le fond, alors que par la zététique, une fois la méthode scientifique comprise, on peut être bien plus facilement éduqué sur l’ensemble des différentes discriminations.
    L’affaire Jessica Price est un cas d’école des conséquences de ce problème. Si le fond est vrai (la société est sexiste et par conséquent la majorité de ses individus aussi), le manque d’esprit critique sur une seule erreur locale coûte l’emploi à 2 personnes. La misandrie ne l’a pas tuée, mais l’a conduite au chômage. 😦

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    Selon moi l’utilisation du mot « privilège » est aussi contre-productif. Par définition un privilège c’est quelque chose d’injuste accordé à quelqu’un pour des raisons discutables. Ainsi, quand le problème est un privilège, ça implique que la solution c’est de le retirer.
    Or le but n’est pas de retirer aux hommes ce qu’ils ont, mais de faire en sorte que nous soyons reconnus à la même valeur, de mettre les discriminations au placard. On ne souhaite pas tirer une partie de la population vers le bas, mais les victimes vers le haut.

    Tu le dis toi-même très justement ici : « quand on dit que les hommes blancs cisgenres et hétéros sont des dominants, des privilégiés, ça ne veut en aucun cas dire que tous ces hommes sont des mauvaises personnes, qu’ils sont tous heureux, que c’est la fiesta tous les jours et que les femmes sont de misérables parias sans aucun bonheur dans leur vie ni aucune méchanceté en elles. »

    Dans ce cas-là il faudrait peut-être commencer par arrêter de le dire. Quand on s’intéresse à l’intersectionnalité, c’est qu’on remarque c’est qu’au final personne très peu de personnes sont réellement des privilégiées de façon générale. Beaucoup de sexistes vont par exemple être des victimes de la lutte des classes. Tu en es consciente, mais de nombreuses militant•es non !

    En commençant le discours par « vous êtes des privilégiés », il est normal de les voir se braquer, surtout que ça t’amène à devoir te justifier par la suite en écrivant le paragraphe sus-cité (mais trop tard, la dissonance cognitive sera déjà chez eux).

    J’ai très bien remarqué que tu t’attaches aussi à l’importance du poids des mots, j’espère t’avoir convaincue sur ce point-là. 🙂

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    Il y a un point qu’un individu mal intentionné pourrait facilement objecter :
    « Par exemple que 96% des violeurs sont des hommes ? » -> « pénalement, une femme ne peut pas être coupable d’un viol », alors que les statistiques se basent sur les faits, et non pas la définition qu’en fait le pénal, il faudrait peut-être ajouter cette précision qui joue en faveur du biais de confirmation des lecteurs que nous souhaiterions.

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    Autrement encore merci pour cet article ! Je me suis focalisée sur les points que je trouve négatifs car c’est ma façon de faire, mais pour moi il est positif à facile 95% (pour donner une stat qui n’a pas de sens mais qui peut servir d’analogie pour décrire la façon dont je l’ai réellement perçu) 🙂

    ~Mélodie

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